Une situation qui révèle sous une lumière d’autant plus crue la précarité des livreurs et qui cristallise les tensions installées depuis l’essor de cette économie ubérisée. D’abord sur le statut de ces travailleurs, qui ont le statut de micro-entrepreneurs et donc d’indépendants, alors même qu’ils sont sous la tutelle des plateformes pour lesquelles ils travaillent – une zone grise sur laquelle la Cour de Cassation s’est prononcée le 4 mars dernier, requalifiant la relation entre Uber et l’un de ses chauffeurs en contrat de travail. Elle avait tranché de la même manière le cas d’un livreur, 18 mois auparavant.
Ainsi, les plateformes n’ont-elles pas le devoir juridique de protéger leurs livreurs, là où un employeur est tenu d’assurer la sécurité de ses employés ? Ces dernières ont bien annoncé avoir pris des mesures sanitaires pour protéger leurs livreurs du coronavirus, notamment la livraison sans contact – le livreur dépose le sac devant la porte du client qui n’a ensuite plus qu’à le récupérer. Mais les syndicats de livreurs rient jaune. « Les plateformes ont fait passer des consignes, en se réfugiant derrière l’argument selon lequel elles ne seraient que des plateformes de mise en relation, précise Jérôme Pimot, fondateur du syndicat Clap. Mais il incombe ensuite aux livreurs de mettre en oeuvre ces consignes. »
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Source Maddyness
PAR GERALDINE RUSSELL - 26 MARS 2020